dimanche 14 juillet 2013

Buissonnons - 1 - Le jardin rêvé...

Nouveau bandeau, renouvellement thématique.
Proposition pour de futurs travaux pratiques.
Ne plus chercher la solution en commissions.
Passer à l'action : notre but, notre mission.

Nous aimons nous lancer dans de nouvelles aventures. Nous peinons un peu à les terminer (si l'on peut considérer que des aventures se terminent un jour...). Mais je tiens à préciser que nous ne lâchons pas le morceau !
C'est comme le dessin. Le plus jouissif, c'est l'esquisse, les premiers jets, les débuts prometteurs.
Après tout, nous sommes dans l'esprit. Ce blog a été conçu pour une bonne part comme un prétexte pour dessiner...

Donc, nouvelle série d'articles pour ouvrir la porte des rêves. Les plus fous et surtout les plus foutraques.
Le blog foutraque et instructif sur la biodiversité, c'est bien ici.
Faisons l'école buissonnière, donc, mais dans le sens le plus littéral possible.

Buissonnons ensemble, voulez-vous?


Est-ce seulement possible ? Pourrait-on en voir, ne serait-ce qu'un seul ?

Un jardin qui ne consisterait qu'en un agencement subtil de ce que la nature proposerait spontanément aux alentours immédiats voire même de ce qui pousserait dans le terrain si l'on arrêtait l'entretien.

Un jardin dont le principe ne serait que de sculpter les écosystèmes locaux émis sans volonté expresse humaine.
Sculpter le terroir. Se reconnecter avec la logique du territoire. Savoir recevoir l'authenticité de la terre. Avoir l'humilité de s'accorder à son essence, à ses essences.

Une haie arborée gratuite dans 35 ans si vous résistez à la taille des bordures de votre limite de terrain.
Un bout de haie ? Bien. Abandonner une bande de terrain. N'y rien faire. Rien. Pendant des années.
Si. Tout de même, j'oubliais, c'est un jardin. C'est la règle du jeu. Le compromis avec la nature est recherché. Couper seulement ce qui dépasse du volume défini. Regarder pousser les ronces et puis couic ! Moins de 1,5 m, avez-vous dit ? Soit, va pour 1,5 m. C'est déjà inouï, inespéré, un long pavé de ronces
de 150 cm de côté.
Bien d'autres essences tenteront leur chance. Ici, les frênes prendront le meilleur départ. Là, les prunelliers domineront. Là bas, les cornouillers sanguins déborderont.
A chaque fois, la complexité, la richesse du patrimoine vivant local se reconstitueront devant vos yeux. Vous aurez à transmettre à vos descendants un espace plein de sens, en harmonie avec la terre, qu'ils verront eux-mêmes évoluer, dont la richesse continuera à se dévoiler.

Que recherchent ceux qui fuient le béton et l'agencement artificiel des espaces verts urbains où l'illusion de domination ostentatoire écrase du talon toute idée de nature ?
S'ils viennent pour en retrouver l’authenticité pourquoi s'empressent-ils d'y éradiquer tout ce qui en faisait la typicité pour n'y mettre que de l'artificiel, de l'exotique, de l'hybride fluorescent ou du transgénique à bandes spiralées et pompons rouges à crochets du Caucase oriental ?

Mmmh... Je ne comprendrai jamais... Je dois être un extrémiste.

La Pie-grièche écorcheur, ce passereau trapu ambitionnant la glorieuse condition de rapace de poche est typiquement l'oiseau lié aux haies champêtres autrefois si banales. Tout comme les prairies extensives qu'elles ceinturaient.
Cette toile de fond du paysage campagnard a pratiquement disparu aujourd'hui de certaines régions et partout elle est malmenée, remplacée par de la monoculture intensive à perte de vue, de la zone industrielle déprimante mais aussi du lotissement aseptisé et ses jardins artificiels clonés à l'infini (1).
Du coup, les effectifs de la pauvre bête se sont effondrés. C'est encore pire pour ses cousines (Pie-grièche grise et Pie-grièche à tête rousse) qui sont globalement devenues rarissimes en France.

Voici un croquis d'après nature d'un individu migrateur en halte près de chez moi (l'illustration ne fera pas date mais c'était une occasion rare de la dessiner. Je n'ai pas eu le temps de tergiverser ni de recommencer).

Pie-grièche grise (Lanius excubitor)

Pour finir sur une note positive, les solutions ne manquent pas. Chaque paysage décrit ci-avant (1) prendrait une autre allure et un autre intérêt pour la biodiversité si on ne faisait pas l'effort d'y gommer toutes les espèces autochtones. Une petite poignée de principes suffirait à rendre ces zones attractives pour la vie sauvage.
Est-ce que 150 m de haie champêtre autour d'un jardin de banlieue suffisent au retour de la Pie-grièche écorcheur ? Probablement pas, il faut un peu d'espace à la belle. Mais il faut bien commencer un jour et une foule de bestioles tout aussi fascinantes profiteront de l'aubaine. Et pour  n'avoir plus conscience du foisonnement de la vie dans des paysages tels que le bocage, nous peinons à imaginer ce que des initiatives positives de la sorte, cumulées, pourraient avoir comme résultat. Et je vous fais grâce ici, du discours sur la fauche tardive, souvent évoquée dans ce blog.

Dans le Morvan, alors que j'étais en vacances dans un gîte, j'ai vu depuis la cuisine, une Pie-grièche écorcheur se poster sur la haie (champêtre, forcément) qui bordait le jardin. Vous voyez, on ne sait jamais.

Faut y croire et se dépêcher d'agir.

Guillaume.

Une sorte de suite : Buissonnons - 2 - Une vraie friche dans le jardin.
 

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